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13 octobre 2006

Génocide arménien : tensions entre la France et la Turquie

L’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi punissant la négation du génocide arménien provoque la colère des Turcs.

Les députés de l’Assemblée nationale ont adopté en première lecture le projet de loi du parti socialiste punissant la négation du génocide arménien. Cette loi prévoit les mêmes peines que celles édictées en 1990 par la loi Gayssot concernant la négation du génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale : un an de prison et quarante-cinq mille euros d’amendes. L’indignation du peuple turc ne s’est pas faite attendre. Des conséquences importantes découlent de l’adoption de ce vote notamment en ce qui concerne les relations économiques entre la France et la Turquie.

Hier midi, après le vote positif de la loi, les Turcs ont très vite exprimé leur colère à l’égard de la France, l’opinion publique réclamant des représailles contre Paris. Certains passants dans les grandes agglomérations se déclaraient prêts à boycotter tous les produits français. Cette menace a été reprise par le président de l’Association des consommateurs, Bulent Deniz, qui a appelé au boycott partiel des produits français. De même, les autorités n’ont pas caché leur colère. Il est clair pour le gouvernement Turc que l’adoption de cette loi va se traduire par une dégradation des relations entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Abdullah Geil, a souligné que la France avait perdu sa situation privilégiée au sein du peuple Turc. Lundi dernier, le ministre des Affaires étrangères avait déjà prévenu, avant le vote de l’Assemblée nationale que la participation à « d’importants projets économiques» pouvait être remise en cause. La Turquie étudie donc de possibles mesures de représailles contre la France, l’arme économique étant privilégiée. Il faut souligner que les relations économiques entre la Turquie et la France n‘ont cessé d‘augmenter ces dernières années, les échanges entre les deux pays représentent dix milliards de dollars, la France étant le cinquième fournisseur de la Turquie. Les groupes français pourraient être écartés des appels d’offres pour les marchés publics.

Enfin, la législation française a aussi suscité de vives réactions à Bruxelles. Le commissaire à l‘élargissement, Olli Rehn, avait déclaré qu‘« une telle loi aurait de graves conséquences sur les relations entre l’UE et la Turquie ». La commission européenne craint que la question arménienne, qui est selon elle une « obsession  française », rende les négociations encore plus crispées autour de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

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